2LP0102E1126 E1 26 novembre 2LP0102E1126 ZALLCALL 67 23:59:30 11/25/02 B
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LONGUEUIL
Deux fois moins d’élus
empochent 29% de plus
KARIM BENESSAIEH
La bonne nouvelle : l’intégration de huit
villes dans la nouvelle ville de Longueuil
en 2001 a permis de réduire de moitié le
nombre d’élus, qui sont passés de 84 à
43. La mauvaise : ce conseil municipal
aminci coûte quand même beaucoup plus
cher.
Selon une compilation obtenue par La
Presse, les salaires des huit maires et des 76
conseillers un an avant la fusion, en 2000, at-
teignaient 2,2 millions. Cette somme inclut
les allocations de dépense non imposables,
mais pas les charges sociales. En 2002, les 43
élus restants gagnent 2,8 millions, une
hausse de 29 %. La situation n’est pas sans
rappeler celle de Montréal, où l’on rapportait
la semaine dernière qu’en dépit d’une réduc-
tion draconienne du nombre d’élus, et selon
les chiffres compilés par le comité de transi-
tion, les économies promises ne se sont pas
matérialisées.
Dans chacun des sept arrondissements de
Longueuil, la facture est plus salée qu’à
l’époque des anciennes municipalités. La
palme à ce chapitre revient à Boucherville où
on est passé de neuf à quatre élus, mais où les
salaires ont connu une hausse de 45,2 %.
À l’autre bout du spectre, les villes de Le-
Moyne et Saint-Lambert, fusionnées en un
seul arrondissement, ont vu leur nombre
d’élus passer de 15 à trois pour une modeste
économie de 836 $.
Tous les conseillers de Longueuil ont une
rémunération de base de 30 000 $, qui monte
à 110 000 $ dans le cas du maire Jacques Oli-
vier. Les 43 élus ont également droit à une al-
location de dépenses non imposable de
12 868 $. C’est cependant au chapitre de la
« rémunération additionnelle », en siégeant
dans un comité par exemple, qu’ils ont la
possibilité de gonfler substantiellement leurs
revenus.
Il existe ainsi huit commissions permanen-
tes à Longueuil, offrant 60 sièges, ce qui
oblige évidemment certains élus à être mem-
bres de plusieurs instances. Outre les 16 pré-
sidents et vice-présidents, payés 9000 $ et
6000 $ chacun, ces commissions comptent 44
membres qui obtiennent un bonus de 3000 $.
Les sept présidents d’arrondissement ont
droit à 15 000 $ et les six membres du comité
exécutif, 40 000 $. Le vice-président de ce co-
mité, l’ex-maire de Longueuil Claude Gladu,
a une rémunération additionnelle de
52 000 $.
Comme le prévoit la loi, c’est le maire Jac-
ques Olivier qui a le plus haut salaire, à
125 500 $, ce qui est la limite pour une ville
de 385 000 habitants. Trois conseillers, Jean
Gérin, Michel Latendresse et Claude Gladu,
touchent également le maximum de 90 % du
salaire du maire, soit 112 950 $. Il n’y a que
deux conseillers, Marc-André Croteau et Jac-
ques Lemire, qui se contentent de leur salaire
de base de 30 000 $.
L’ancien maire de Brossard, Paul Leduc, fa-
rouche opposant aux fusions, affirme ne pas
s’indigner des hausses salariales que les élus
ont obtenues. Ce qui cloche, soutient-il, c’est
qu’il y a tout simplement trop de conseillers
dans ce nouveau Longueuil.
Car, « 42 conseillers pour une ville comme
celle-là, ça n’a aucun bon sens. Ç’a été im-
posé pour plaire un peu à tout le monde, avec
un éventail de commissions afin que chaque
élu puisse y siéger ». M. Leduc rappelle que
Laval, avec une population de 352 000 habi-
tants, ne compte que 22 élus. Le comité exé-
cutif de cette municipalité est par ailleurs
beaucoup plus modeste, avec un président, le
maire Gilles Vaillancourt, un vice-président
et trois membres. « Mais la loi l’a voulu ainsi
dans le cas de Longueuil », précise l’ex-maire
de Brossard.
TRANSPORT EN COMMUN
Un budget qui ouvre
la porte à un conflit
ANDRÉ DUCHESNE
LA SOCIÉTÉ de transport de Mon-
tréal a déposé hier un budget 2003
qui ne tient pas compte des négo-
ciations à venir avec les 7000 syn-
diqués de l’entreprise, ouvrant
ainsi toute grande la porte à un
conflit majeur entre les deux par-
ties.
En fait, ce budget de 764,6 mil-
lions ne prévoit aucune hausse des
salaires des employés alors que les
conventions collectives des cinq
grandes unités syndicales vien-
dront à échéance en janvier 2003.
Or, le plus gros syndicat, celui des
chauffeurs, opérateurs et employés
des services connexes, regroupant
3800 membres, a déjà déposé des
demandes réclamant des hausses
salariales de 18 % pour 2003, 2004
et 2005 (six pour cent par année).
Et comme si ce n’était pas suffi-
sant, le budget de la Société (STM)
prévoit des revenus hypothétiques
de 15,5 millions de dollars car ils
« pourraient provenir de nouvelles
sources de financement ». On fait
ici référence au rapport visant à re-
définir le cadre des sources de fi-
nancement du transport en com-
mun que doit présenter Louis
Bernard au ministère des
Transports le 20 décembre. En
d’autres mots, la STM remet l’équi-
libre de son budget dans les mains
de Québec pour boucler son bud-
get de 2003.
« C’est clair que ces 15,5 mil-
lions constituent un manque à ga-
gner, mais il n’est pas utopique de
croire que nous les obtiendrons, à
la lumière des rencontres que nous
avons eues avec M. Bernard. Autre-
ment, nous aurons à faire des
choix : réduire nos dépenses, ré-
duire les services ou encore aug-
menter à nouveau les tarifs, ce qui
peut survenir en plein milieu de
l’année », a reconnu hier le prési-
dent de la STM, Claude Dauphin.
Or, comme La Presse l’annonçait
hier, les usagers seront déjà con-
frontés à une hausse tarifaire
moyenne de 3 % dès le 1
er
janvier
prochain. Le coût de la carte men-
suelle passera de 50 $ à 52 $ (4 %
de plus), alors que la carte hebdo-
madaire passera de 14 $ à 15 $, et
la lisière de six billets de 9 $ à
9,50 $.
À Québec, l’attaché de presse du
ministre des Transports Serge Mé-
nard assure que ce dernier est sen-
sibilisé à la problématique du ca-
dre financier des sociétés de
transport, mais qu’il attendra les
recommandations de M. Bernard
avant de prendre une décision.
Dans l’ensemble, le budget de la
STM subira une hausse substan-
tielle de 5,4 %, passant de 725,5 à
764,6 millions de dollars au cours
de 2003. L’essentiel de l’augmenta-
tion des dépenses est imputable à
la reprise, dès janvier, du verse-
ment des cotisations de l’em-
ployeur à la caisse de retraite des
employés, ce qui représente 30 mil-
lions de dollars.
Cette information et le fait que la
STM n’a rien prévu pour l’augmen-
tation des salaires fait bondir les
syndicats. « L’employeur savait
pertinemment qu’il devait repren-
dre le versement des cotisations de
retraite. Il nous fait la démonstra-
tion qu’il est incapable d’en faire la
gestion », a dit le président du syn-
dicat des chauffeurs, opérateurs et
employés des services connexes,
Claude Benoit.
Déraisonnable
Chez Transport 2000, un orga-
nisme voué à la défense des usa-
gers du transport en commun, on
accueille avec beaucoup de mécon-
tentement la décision de la STM de
hausser ses tarifs dans un contexte
où les services n’augmentent pas.
Voir TRANSPORT en E2
Photo ROBERT NADON, La Presse ©
Incendie majeur à Laval
Un incendie a causé des pertes considérables à l’entreprise Recyclage 2000, au 72, rue Morane, dans le quartier Vi-
mont, à Laval. Des flammes ont été aperçues vers 10 h 30 hier dans les bureaux de l’entreprise et se sont propagées
rapidement dans le secteur où sont entreposées les pièces d’automobiles. Cette section du bâtiment est située tout
près du boulevard des Laurentides. Par mesure préventive, les pompiers ont jugé bon de faire évacuer les huit person-
nes âgées qui habitent une résidence située à proximité. La circulation dans le secteur a été perturbée durant plusieurs
heures. Le propriétaire du commerce presque détruit par les flammes a critiqué le travail des pompiers. Le chef de divi-
sion, Daniel Hillman, impute cette sortie à l’émotion. « Nos pompiers ont bien travaillé », a-t-il rétorqué.
ÉDITIONS ART GLOBAL
Monique Proulx / Benoît Chalifour
Une promenade en compagnie d’une romancière et d’un photographe pour vous peindre
le Montréal d’aujourd’hui. De magnifiques photos en couleurs de Benoît Chalifour auxquelles
on a pris un malin plaisir à ajouter une touche créatrice. Un texte tout aussi coloré de
Monique Proulx, qui se fait curieuse, gourmande et candide pour célébrer Montréal. Un
ouvrage de conception innovatrice qui ne ressemble à aucun autre livre publié sur une ville.
Diffusion exclusive
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